"Quand l'amour et le courage se rencontrent le miracle se réalise !"
Dans la nuit du jeudi -- vendredi
20 -- 21. Octobre 2016, La ville de Kirkuk en Irak a été attaquée par
un groupe important de terroristes (Daesh) visant le gouvernorat et les
édifices de la police et de la sécurité. Mais compte tenu de la forte
résistance des troupes de sécurité, les terroristes se sont réfugiés
dans les maisons environnantes.
Parmi ces bâtiments environnant
le gouvernorat il y avait le couvent des sœurs dominicaines de Ste
Catherine de Sienne et quatre maisons ou notre archevêché logeait des
étudiantes universitaires. Notre archidiocèse des Chaldéens accueille en
effet, depuis trois ans, les élèves refugiés de notre peuple irakien et
toutes les dénominations : chrétiens (pas seulement des chaldéens !)
des Yézidis, des musulmans et des Sabéens, leur nombre a dépassé jusqu’à
présent 500 étudiant étudiantes.
Dans les quatre maisons des
étudiantes, il y avait 71 étudiantes, elles se préparaient à commencer
les cours à l’université dans diverses disciplines des 13 facultés que
comprend l’université de Kirkuk.
Sous la direction M. Imad Matti, (Abu Duraid) qui s’occupe des étudiants et des personnes déplacées dans le diocèse. Nous l’avons interrogé sur ce qui s’est passé, il a répondu :
« A l’aube du vendredi 21 Oct.
Les étudiantes ont senti qu’il y avait des gens qui escaladaient les
maisons et étaient terrés dans les jardins, et commençaient à faire
l’appel à la prière musulmane. L’une d’elles a même a photographié l’un
d’entre eux fortement armé avec des ceintures explosives. Nous avons
prévenu les forces de sécurité sur la gravité de la situation. Elles
sont resté toute la journée dans la peur, dans les maisons sans
électricité jusqu’au soir, où l’assaut a été donné par les forces
spéciales iraquiennes, mais le feu était si intense dans toutes les
directions, ils n’ont pas pu les libérer. J’ai fait un plan pour le
sauvetage des filles de la première maison, leur nombre était 14, et ce
fut fait en dépit des tireurs d’élite sur les toits voisins. Puis nous
sommes revenus à 2 heures du matin, pour le deuxième groupe des filles,
elles étaient sept. Mais le plus dangereux fut que quatre terroristes
étaient déjà dans la même maison où les sept filles étaient cachées dans
une pièce adjacente. Les terroristes mangeant et buvaient, les filles
sont restées sous les lits, et le Seigneur a aveuglé les terroristes.
J’étais en contact avec les filles par le portable, j’ai pris un risque
leur demandant de sortir pieds nus, vers le mur de derrière la maison ou
nous allions les accueillir une à une. Cela devait se faire en une
minute, et ce fut fait. Les forces avec moi ont été d’une efficacité et
d’un courage exemplaires. Ainsi dans le noir de la nuit, et en dépit des
tirs qui pleuvaient autour de nous, elles ont été toutes sauvées.
Quant au troisième groupe qui
était de 30 filles, elles ont été sauvées à cinq heures du matin du
samedi, par les forces de « Swat » (contre-terrorisme de la ville de
Souleimaniyah.
Je dois le dire, que je suis en
admiration par le courage de ces 71 filles, leur discipline, et leur
obéissance aux instructions, et quelle précision !
Il faut dire aussi que le
téléphone portable a joué un rôle crucial dans l’orientation et le
déplacement d’un endroit à l’autre de cette opération de sauvetage. Nous
ne devons pas oublier non plus le rôle joué par les forces de sécurité
et l’efficacité et le professionnalisme dans l’encerclement des
terroristes qui se sont confinés et ils se sont fait exploser à
l’intérieur d’une maison des étudiantes, le samedi matin.
L’étonnant est le fait que sept
étudiantes sont restées sous les lits pour 18 heures sans faire un
mouvement, et l’un des quatre terroristes ne s’est douté de rien.
Dans la matinée du samedi les
étudiants et les étudiantes ont été transférés à Erbil en bonne santé,
pour souffler et récupérer un peu, de leurs émotions et rassurer leurs
parents et proches ».
Nous espérons que cet incident va
leur donner courage, volonté et détermination pour compléter le
parcours de leur études, que notre Diocèse Chaldéen à Kirkuk a décidé de
les prendre en charge, malgré toutes les difficultés, et nous rendons
grâce au Seigneur, qui nous a comblés de sa bénédiction, c’est un vrai
miracle qu’il a donné, cette nuit a ses enfants. Nous prions aussi pour
ceux qui sont morts, et demandons la guérison pour les blessés et tous
ceux qui ont souffert un traumatisme ou de pertes.