By Aleteia
Sylvain Dorient
Cette jeune mère de famille « n’a pas eu les yeux secs depuis longtemps », nous confie notre contact à Tbilisi. Elle pleure silencieusement, effondrée, dans un coin de la salle paroissiale que la communauté chaldéenne de Géorgie leur prête. Pour le moment, on compte une quarantaine de personnes, mais le chiffre évolue sans cesse. Certaines repartent en Irak, d’autres arrivent, avec des histoires toutes aussi horribles les unes que les autres. La conviction qu’il n’y a plus d’avenir pour eux dans leur pays d’origine se répandant, ces exilés espèrent à présent partir, pour n’importe où, pourvu qu’ils échappent à « l’Etat Islamique ».
À l’ambassade des Etats-Unis, on leur a répondu : « qu’ils devraient fuir vers une autre région d’Irak »… Ils ont entendu parler de la proposition française d’accueillir les réfugiés irakiens chrétiens, et se sont rendus à l’ambassade de France. Cette fois, on leur répond qu’ils doivent se rendre à Erbil en Irak pour obtenir un visa ! Une grande partie d’entre eux, rançonnés, escroqués, n’a plus les moyens de se payer le voyage. Et de toutes façons, ils prendraient un grand risque. La semaine dernière, cette absurdité a déjà coûté la vie d’un enfant de 4 ans, tandis que sa mère a perdu la vue, tous deux victimes ayant été victimes d’une explosion.
Faire une exception pour sauver des viesCertains récits permettent de se faire une idée de ce que vivent les chrétiens en Irak. Un mari et sa femme ont vécu pendant des semaines, cloîtrés chez eux. Sans nourriture, l’homme a été contraint de sortir pour acheter du pain, il a été saisi et exécuté. Même le Kurdistan n’est pas sûr. Les Kurdes font pour le moment cause commune avec les chrétiens contre l’État Islamique, mais les chrétiens n’oublient pas le passé, ils savent qu’ils ont déjà été victimes des Kurdes, ils savent aussi que les Kurdes sont des sunnites, tous comme les membres de l’État Islamique, et qu’un retournement d’alliance est toujours possible.
Le prêtre de la communauté chaldéenne de Géorgie, le chorévêque Benjamin Beth Yadega, a fait tout son possible pour accueillir ses frères, mais son pays marqué par les guerres ne recevra plus de réfugiés. Il nous exhorte, nous Français, à secourir nos frères chrétiens : « Je vous le demande, soyons solidaires dans le malheur de ces personnes et aidons-les, pas seulement avec des bonnes paroles, mais aussi par des actes. Je pense que c'est une obligation morale de tout homme normal et Etat normal, qui ont ce potentiel et cette possibilité. Faites une exception, facilitez le processus de réception des documents des chrétiens d'Irak, sauvez des destinées humaines. »
Comment aider concrètement ces chrétiens réfugiés, confrontés au fonctionnement parfois kafkaien de l'administration française ? En interpellantl’administration française, justement, par tous les moyens qui sont en votre pouvoir (lettres aux députés, ministres, partages sur les réseaux sociaux etc).
Vous pouvez aussi écrire à l’ambassade de France en Géorgie :
ambafrance@access.sanet.ge ou 49, rue Krtsanissi, 0114 Tbilissi, Georgia
Ou bien, écrire au ministère des affaires étrangères :
Laurent Fabius, 37, quai d'Orsay 75700 Paris SP 07
À l’ambassade des Etats-Unis, on leur a répondu : « qu’ils devraient fuir vers une autre région d’Irak »… Ils ont entendu parler de la proposition française d’accueillir les réfugiés irakiens chrétiens, et se sont rendus à l’ambassade de France. Cette fois, on leur répond qu’ils doivent se rendre à Erbil en Irak pour obtenir un visa ! Une grande partie d’entre eux, rançonnés, escroqués, n’a plus les moyens de se payer le voyage. Et de toutes façons, ils prendraient un grand risque. La semaine dernière, cette absurdité a déjà coûté la vie d’un enfant de 4 ans, tandis que sa mère a perdu la vue, tous deux victimes ayant été victimes d’une explosion.
Faire une exception pour sauver des viesCertains récits permettent de se faire une idée de ce que vivent les chrétiens en Irak. Un mari et sa femme ont vécu pendant des semaines, cloîtrés chez eux. Sans nourriture, l’homme a été contraint de sortir pour acheter du pain, il a été saisi et exécuté. Même le Kurdistan n’est pas sûr. Les Kurdes font pour le moment cause commune avec les chrétiens contre l’État Islamique, mais les chrétiens n’oublient pas le passé, ils savent qu’ils ont déjà été victimes des Kurdes, ils savent aussi que les Kurdes sont des sunnites, tous comme les membres de l’État Islamique, et qu’un retournement d’alliance est toujours possible.
Le prêtre de la communauté chaldéenne de Géorgie, le chorévêque Benjamin Beth Yadega, a fait tout son possible pour accueillir ses frères, mais son pays marqué par les guerres ne recevra plus de réfugiés. Il nous exhorte, nous Français, à secourir nos frères chrétiens : « Je vous le demande, soyons solidaires dans le malheur de ces personnes et aidons-les, pas seulement avec des bonnes paroles, mais aussi par des actes. Je pense que c'est une obligation morale de tout homme normal et Etat normal, qui ont ce potentiel et cette possibilité. Faites une exception, facilitez le processus de réception des documents des chrétiens d'Irak, sauvez des destinées humaines. »
Comment aider concrètement ces chrétiens réfugiés, confrontés au fonctionnement parfois kafkaien de l'administration française ? En interpellantl’administration française, justement, par tous les moyens qui sont en votre pouvoir (lettres aux députés, ministres, partages sur les réseaux sociaux etc).
Vous pouvez aussi écrire à l’ambassade de France en Géorgie :
ambafrance@access.sanet.ge ou 49, rue Krtsanissi, 0114 Tbilissi, Georgia
Ou bien, écrire au ministère des affaires étrangères :
Laurent Fabius, 37, quai d'Orsay 75700 Paris SP 07