"La situazione sta peggiorando. Gridate con noi che i diritti umani sono calpestati da persone che parlano in nome di Dio ma che non sanno nulla di Lui che è Amore, mentre loro agiscono spinti dal rancore e dall'odio.
Gridate: Oh! Signore, abbi misericordia dell'Uomo."

Mons. Shleimun Warduni
Baghdad, 19 luglio 2014

31 marzo 2017

Irak : les espoirs du Patriarche chaldéen pour un Orient en paix


«Mes pensées vont vers les populations civiles prises au piège dans les quartiers ouest de Mossoul et aux personnes déplacées à cause de la guerre, auxquelles je me sens uni dans la souffrance à travers la prière et la proximité spirituelle». C’est le cri lancé par le Pape François mercredi 29 mars 2017 lors de l’audience générale place Saint-Pierre, à l’issue de sa catéchèse. Il est ainsi revenu sur la guerre qui ravage depuis plusieurs semaines la partie occidentale de la ville irakienne, où se sont retranchés les combattants de l’organisation de l’État islamique.
Les civils qui y sont encore plusieurs dizaines de milliers, sont les premières victimes de ce conflit. Plusieurs dizaines d’entre eux sont morts dans des bombardements il y a plus de dix jours, ensevelis sous les décombres de leurs maisons.
Pour Mgr Louis Sako, le patriarche chaldéen, ces paroles du Pape sont «un cri d’un prophète qui condamne le mal et appelle à la paix et au respect de la vie et des hommes». Évoquant la situation à Mossoul, et tout particulièrement à Mossoul ouest, le patriarche reconnait que «c’est une véritable tragédie». «Les gens sont obligés de rester dans leurs maisons parce que les djihadistes ne les ont pas laissés sortir» explique-t-il. Il précise que la vieille ville, centre de la partie occidentale de la métropole du nord de l’Irak, est constituée de maisons étroites, toutes collées les unes aux autres, construites en des matériaux fragiles qui ne résistent pas aux bombardements et amplifient le nombre de victimes.
Retour dans la plaine de Ninive
Dans les localités et les villes déjà libérées par les forces irakiennes ou kurdes depuis le lancement de la contre-offensive contre l’EI, l’année dernière, les chrétiens, qui y vivaient avant la guerre, reviennent timidement. Pour le moment, les familles qui ont trouvé refuge au Kurdistan, attendent l’été et la fin de l’école pour se réinstaller. Celles qui ont décidé de rentrer tout de suite, n’ont que peu de moyens matériels. Les aides sont minimes même si l’Église chaldéenne essaie de les soutenir comme elle le peut.
Interrogé par le service français de Radio Vatican en marge de son déplacement actuel en France, Mgr Sako reconnait que l’État irakien ne les oublie pas mais il regrette que les bonnes paroles ne soient pas suivies d’effets. «On veut des actions, s’exclame-t-il, pas des discours qui ne coûtent pas chers». Mais l’heure pour le moment est à la guerre, pas à la reconstruction. «On comprend que l’Irak n’a pas d’argent. Tout l’argent va à l’armée irakienne», explique-t-il.
Changement de mentalité
Malgré la poursuite de la guerre et les querelles entre les différentes communautés irakiennes dans certaines zones libérées, Mgr Sako demeure optimiste. «Il y a un changement», se réjouit-il. «Les musulmans sentent qu’il faut changer». «Je crois qu’ils se rendent compte de l’importance des chrétiens ici». Il s’est rendu récemment au Caire à l’université Al-Azhar pour une conférence sur les libertés religieuses, la nature civile de l’État, la citoyenneté et le respect de la diversité. Des représentants politiques et des différents cultes ont pu débattre sur tous ces thèmes.
Pour Mgr Sako, ce qui s’est dit durant ces quelques jours montre que les musulmans du Proche-Orient sont sur la bonne voie. «Il faut soutenir dans ces pays-là un gouvernement ou un État moderne, séculaire, et partager la religion de la politique, autrement, il n’y aura pas d’avenir, il y aura toujours des tensions et des conflits. La religion c’est une chose personnelle» explique le patriarche. «La société est pour tout le monde», ajoute-t-il, «tous sont des citoyens égaux et il faut respecter cela». Le processus pour déconfessionnaliser les rapports politiques, notamment en Irak, est encore cependant bien long.