Source: Aide à l'Église en détresse
«Les chrétiens sont pris pour cible car ils refusent le recours à la violence : ils n’ont pas de milice pour se défendre ou se venger et représentent donc des proies faciles » a déclaré Marc Fromager, directeur de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED), réagissant à l’enlèvement de deux prêtres Irakiens le 13 octobre à Mossoul. «Dans le même temps, nous recevons une lettre de 138 dignitaires musulmans qui assurent que “les musulmans et l'Islam ne sont en aucune manière contre les chrétiens”. Nous nous en réjouissons et espérons que ces autorités condamneront également et sans réserve ce genre d’actes anti-chrétiens» poursuit-il.
Le 13 octobre dernier, le Père Mazer Ishoa Mattoka et le Père Pios Affas ont été enlevés dans le district de Faisaliya, dans le Nord de Mossoul, alors qu’ils étaient en route pour l’église Notre-Dame de Fatima, où ils allaient assister à des funérailles. Mgr Andreas Abouna, évêque auxiliaire chaldéen de Bagdad, a immédiatement appelé tous les chrétiens à prier pour la libération de ces deux prêtres, en insistant sur le caractère anti-chrétien de leur enlèvement. Dans un entretien à l’AED il a ajouté que les chrétiens d’Irak, et particulièrement ceux de Mossoul, «sont prisonniers d’une lutte pour le pouvoir sans merci entre différentes factions d’extrémistes. Nous ne sommes ni des marionnettes qu’on manipule à l’envie, ni du bois de chauffage dont on se débarrasse en le jetant au feu» a-t-il poursuivit. Mgr Basilios Georges Casmoussa, évêque syrien catholique de Mossoul –lui-même enlevé le 17 janvier 2005- a pour sa part dénoncé la politique de la communauté internationale «qui sacrifie [les chrétiens d’Irak] sur l’autel de ses intérêts politiques et économiques».La ville de Mossoul est le dramatique théâtre de violences anti-chrétiennes. De nombreuses églises y ont été attaquées et profanées. En octobre 2006, un prêtre de l’Eglise orthodoxe syriaque a été décapité. Le 3 juin 2007, le Père Ragheed Ganni, et trois diacres, y ont été assassinés. Les chrétiens n’ont aujourd’hui pas d’autre solution pour échapper à la mort que de fuir en Jordanie ou en Syrie.