"La situazione sta peggiorando. Gridate con noi che i diritti umani sono calpestati da persone che parlano in nome di Dio ma che non sanno nulla di Lui che è Amore, mentre loro agiscono spinti dal rancore e dall'odio.
Gridate: Oh! Signore, abbi misericordia dell'Uomo."

Mons. Shleimun Warduni
Baghdad, 19 luglio 2014

11 settembre 2010

Mgr Sleiman : « Le vide politique en Irak empêche de protéger les chrétiens »

By La Croix, 30 août 2010

Recueilli par Gwénola de Coutard

Mgr Jean-Benjamin Sleiman
, invité par le diocèse de La Rochelle et Saintes pour le pèlerinage à l’île Madame (1) rappelle les difficultés rencontrées par les chrétiens en Irak.
La Croix Quelle est la situation des chrétiens en Irak aujour d’hui ?
Mgr Jean-Benjamin Sleiman: Après une accalmie ces deux dernières années, les violences ont repris depuis les élections législatives de mars. Il y a eu beaucoup de départs, mais il est difficile de savoir précisément combien: les gens disparaissent, sans prévenir! Les deux partis arrivés en tête ont toujours de la peine à se mettre d’accord pour former un gouvernement. Ce vide politique empêche toute action pour protéger les chrétiens. Dans certaines régions, à Mossoul et dans une banlieue de Bagdad notamment, je n’hésiterai pas à parler de persécutions par des groupes fondamentalistes. Mais, d’une manière générale, je ne pense pas que les chrétiens soient plus visés que les autres dans les attentats. Cependant, n’étant pas protagonistes dans le conflit pour le pouvoir, ils sont encore plus déboussolés par les enlèvements et les voitures piégées. À l’embauche ou dans les concours, les chrétiens ont aussi moins de chances de réussite. Certains développent une sorte de syndrome de Stockholm, la
«dhimmitude». Ce terme renvoie au statut de « dhimmi », l’ancien statut réservé autrefois aux «gens du Livre», juifs et chrétiens, dans les pays islamiques. Ils devaient s’acquitter d’une taxe spéciale et étaient soumis à certaines règles de conduite pour être acceptés, mais comme des citoyens de seconde zone.
Comment ces difficultés se traduisent-elles dans votre quotidien à Bagdad?
Malgré les infrastructures mauvaises – nous n’avons que deux ou trois heures d’électricité par jour, comme tout le monde ici –, nous tentons de mener normalement notre vie d’Église: la liturgie, la catéchèse… mais à chaque fois que je prévois une célébration, je ne sais jamais si les gens pourront venir. Un couvre-feu, un attentat peuvent vite chambouler nos plans. Il faut toujours s’adapter aux imprévus.
Quelles sont vos attentes pour le Synode des évêques sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, qui aura lieu à Rome du 10 au 24 octobre 2010?
Les travaux préparatoires tels qu’ils ont été publiés me paraissent encourageants. Hélas, ici, en Irak, nous sommes très pris par le quotidien et j’ai le sentiment qu’il aurait fallu plus de temps pour que les fidèles eux-mêmes s’en emparent. Je me réjouis de voir toutes les Églises chrétiennes d’Irak concernées. Nous sommes confrontés aux mêmes problématiques et notre cheminement vers l’unité peut nous aider à clarifier notre identité chrétienne et à faire entendre nos droits.

(1) Pèlerinage diocésain consacré au souvenir des 254 prêtres persécutés en 1794 pour être resté fidèles à l’Église catholique en refusant de prêter serment à la Constitution.