By Vatican News
Xavier Sartre
Quelques heures après avoir enterré le général Qassem Soleimani à Keram, tué par un tir de drone américain à Bagdad le 3 janvier, l’Iran a riposté en lançant 22 missiles sur des bases américaines en Irak. Aucun bilan fiable n’est disponible. Les autorités irakiennes n’évoquent aucune victime irakienne, les États-Unis n’ont donné aucun chiffre, la télévision d’État iranienne évoquant au contraire 80 Américains tués.
Quelques heures après avoir enterré le général Qassem Soleimani à Keram, tué par un tir de drone américain à Bagdad le 3 janvier, l’Iran a riposté en lançant 22 missiles sur des bases américaines en Irak. Aucun bilan fiable n’est disponible. Les autorités irakiennes n’évoquent aucune victime irakienne, les États-Unis n’ont donné aucun chiffre, la télévision d’État iranienne évoquant au contraire 80 Américains tués.
Dans une déclaration, le guide suprême iranien Ali Khamenei a qualifié le tir de missiles de «gifles à la face» des États-Unis, ajoutant qu’il était nécessaire que «la présence corrompue des États-Unis dans la région prenne fin». Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a expliqué que ces représailles étaient «proportionnées» et sont maintenant «terminées».
Les alliés occidentaux gênés
La position des troupes américaines se trouve fragilisée : un des
chefs du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran
menace Washington d’«une riposte pas moins importante que la réponse iranienne».
Depuis plusieurs jours déjà, les partenaires militaires des États-Unis
en Irak ont annoncé soit le transfert de certaines de leurs troupes dans
d’autres zones du pays, soit leur retrait temporaire.
De nombreuses compagnies aériennes ont annoncé dans la matinée de ce
mercredi la suspension de leurs vols au-dessus de l’Irak et de l’Iran.
Même si les occidentaux ont condamné l’initiative iranienne, ils ne
cachent pas leur désarroi face à la stratégie américaine envers l’Iran.
Malgré les risques d’escalade, Mgr Jean-Benjamin Sleimane, archevêque latin de Bagdad,
ne croit pas que la situation dégénèrera en guerre ouverte. Joint par
téléphone, il appelle toutefois à la sagesse et à l’implication des
Européens et de l’Église par la voix du Pape.
L’Église, une voix à écouter
«Certaines actions relèvent plus du western» regrette l’archevêque, en référence à l’assassinat du général Soleimani. Alors comment arriver à la paix ? «C’est là que la voix du Pape peut être la voix du sage qui souvent rappelle les pays et les gouvernements à la raison», avance-t-il, se souvenant de saint Jean-Paul II qui s’est souvent élevé seul contre les États pour les inciter à épuiser toutes les voies de la diplomatie avant de s’engager dans un conflit armé
L’Église, une voix à écouter
«Certaines actions relèvent plus du western» regrette l’archevêque, en référence à l’assassinat du général Soleimani. Alors comment arriver à la paix ? «C’est là que la voix du Pape peut être la voix du sage qui souvent rappelle les pays et les gouvernements à la raison», avance-t-il, se souvenant de saint Jean-Paul II qui s’est souvent élevé seul contre les États pour les inciter à épuiser toutes les voies de la diplomatie avant de s’engager dans un conflit armé
«Ce qu’il se passe touche au sens de la justice, au sens du bien commun, pas seulement d’un État mais de l’humanité» analyse Mgr Sleiman. «Aujourd’hui,
je crois que seule l’Église catholique peut le dire : elle a
l’expérience, elle a l’enseignement. Elle reconnait ses erreurs et ne
veut pas les répéter. Voilà la sagesse qu’il faut écouter de part et
d’autre.»
Malgré les perspectives sombres, Mgr Sleiman estime qu’il «ne faut pas en rester là : il faut aller un peu plus vers le positif : recréer des liens, un échange, une entraide».