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24 ottobre 2007

Un des deux prêtres enlevés: "Pour l'argent, pas pour la religion"

Source: MISNA

"Les gens en Irak sont enlevés continuellement, ils vivent dans la crainte d'être victimes d'un kidnapping car la sécurité s'est tellement détériorée que personne ne se sent plus en lieu sûr. Cette guerre doit finir parce qu'elle a jeté le pays dans le chaos", a déclaré Père Pius Afas, l'un des deux prêtres syriaques catholiques qui ont été enlevés à Mossoul le 13 octobre et libérés dimanche dernier, et que notre agence MISNA a contacté en Irak. "Je ne crois pas que les personnes qui nous ont enlevés – souligne le religieux – faisaient partie d'une organisation ; je suis presque sûr qu'il s'agissait de criminels ordinaires qui voulaient de l'argent". Le prêtre, originaire de la région de Mossoul, ne rentre pas dans les détails de sa libération : "Je ne veux pas parler de la rançon, même si je peux dire qu'il s'agissait d'une somme bien inférieure à celle qu'avaient requise les ravisseurs, mais je tiens à souligner que l'argent était le motif de notre enlèvement, et en aucun cas notre religion". Père Pius, retenu prisonnier dans une salle unique avec son confrère Mazen Ishoa et trois autres personnes, ajoute : "C'étaient des musulmans pour lesquels il avait également été demandé une rançon, comme dans notre cas ; ils sont probablement en train de fêter leur retour à la liberté eux aussi". Pendant que Père Pius parle au téléphone, on entend en fond sonore des voix et un téléphone qui sonne continuellement depuis la sacristie de l'église de Saint Thomas : "La nouvelle de notre libération a provoqué un grand soulagement au sein de notre communauté et il y a un va-et-vient continu de personnes qui veulent nous manifester leur affection", explique-t-il ; puis, en conclusion, il ajoute : "Avant la chute de Saddam Hussein, les problèmes en Irak étaient nombreux, mais il n'y avait jamais eu de haine entre les différentes confessions religieuses ; nous pensions que ça allait mal, que nous vivions sous une dictature, mais au moins, on pouvait sortir de chez soi".