"La situazione sta peggiorando. Gridate con noi che i diritti umani sono calpestati da persone che parlano in nome di Dio ma che non sanno nulla di Lui che è Amore, mentre loro agiscono spinti dal rancore e dall'odio.
Gridate: Oh! Signore, abbi misericordia dell'Uomo."

Mons. Shleimun Warduni
Baghdad, 19 luglio 2014

12 aprile 2018

Le discours de SB Louis Raphael Sako au Sénat Français à Paris le 12 avril 2018

 
La citoyenneté est la seule solution pour aller au-delà des divisions
Je voudrais avant d'aborder mon sujet souligner trois points importers:

1. Aujourd'hui en face d'un Islam intégriste, il ya au sein de l'Islam un mouvement pour un Islam modéré qu'il faut encourager. L'intégrisme n'a pas d'avenir
2. Il une un désir fort chez la population irakienne pour la citoyenneté et un régime civil.
3. Nous Chrétien et les minorités nous avons une présence influente étant donné notre formation et ouverture.
  1. Aujourd'hui il ya chez les irakiens un nouvel état d'esprit mais les clivages demeurent profondément ancrés.
Neuf mois après la fin de la bataille de Mossoul et la défaite de Daech en Irak, notre pays est traversé par un paradoxe:
Il ya une grande aspiration parmi les irakiens à ne plus vivre en décalage par rapport à la modernité et à tourner enfin la page des guerres et des divisions. La plupart des personnes veulent tourner la page des divisions et du sectarisme parce que le sectisme est en opposition avec la notion de citoyenneté et les droits de l'homme.
Et pourantant, la société irakienne semble être toujours marquée par de profondes lignes de fractures d'origine tribale, ethnique, religieuse ou encore culturelle. Il faut vous imaginer qu'aujourd'hui, dans un certain nombre de régions rurales d'Irak, l'apportionance à une tribu est le premier repère identitaire. Pourtant cela serait trop simple si être membre d'une tribu suffisait à définir votre identité. En réalité ces personnes sont membres d'une famille qui appartient à un clan qui fait lui-même partie d'une tribu.
C cette réalité tribale il faut ajouter l'appartment religieuse: beaucoup de tribus sont-elles mêmes divisées entre chiites et sunnites.
Si vous superposez, l'appartment trale, la religion, les choix politiques et la fierté géographique, vous comprense l'urgence qu'il ya à favoriser une cohésion nationale bâtie sur l'appartment commune à la même Cité.
Mais aussi ne peut organizer la vie de la cité au 21 ème siècle comme on l'a fait après Jésus-Christ ou au premier siècle de l'hégire. Les anciens documents d'il ya 14 siècles comme la convention de Médine ou encore l'accord du calife Umar ne permettent plus de résoudre les problèmes politiques et sociaux d'aujourd'hui.
Il est donc nécessaire de s'adapter à la réalité telle qu'elle est et de prendre en considération la diversité et le pluralisme qui caractérisent nos sociétés.
  1. La citoyenneté est la seule solution pour aller au-delà des divisions
La citoyenneté est la seule solution pour l'avenir de l'Irak. Cette citoyenneté doit être pour tout le monde; tous doivent y être intégrés; c'est sous sa tente que tous seront protégés quelle que soit leur apportionance ethnique et religieuse. La notification de citoyenneté permet de mettre fin aux discriminations et aux exclusions, comme c'est le cas en Occident démocratique. L'appartment citoyenne fait qu'il n'y a plus de majorité religieuse ou ethnique ni même de notice de minorité. La citoyenneté permet que tous soient protégés parce que tous sont soumis à la même loi.
Cependant pour que la citoyenneté devienne réelle et ne reste pas un concept vague, il est nécessaire qu'elle s'incarne concrèement dans le fonctionnement des services publics irakiens. Il est nécessaire que l'Irak s'inspire de la démocratie pour que les postes de fonctionnaires ne soient plus attribués en raison de liens familiaux ou d'apportion mais seulement en raison de compétences. Si les Irakiens savent que leurs enfants ont tous les mêmes chances de réussir, ils se sentiront plus citoyens. Si les Irakiens savent que le policier qui les contrôle est là parce qu'il a réussi un concours sur la base de ses compétences, ils le respecteront plus. C'est toute la relation entre les citoyens et les représentants de l'Etat qui changera de manière positive.
  1. Quelle est l'impact de la religion sur la citoyenneté?
La citoyenneté est un système civil démocratique qui ne va pas à l'encontre des valeurs religieuses.   Dans l'évangile il est dit: "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" (Mt 22/21). Nos frères musulmans répètent sans cesse: "la patrie est pour tous et la religion pour Dieu". Pour nous citoyens chrétiens, la citoyenneté fait partie intégrante de notre culture aujourd'hui. Nous nous félicitons de la séparation de la religion et de la politique. Le discours religieux devrait se concentrer courageusement sur la défense des droits de l'homme. Les membres du clergé doivent tenir fort leur rôle prophétique courageux dans la société pour défendre la dignité humaine et la justice. Dieu est amour et miséricorde et celui qui n'a pas d'amour dans son curur, ne connaît pas le sens de la religion.
Le conflit interconfessionnel est un scandale. C'est un crime que les gens soient persécutés à cause de leur foi, comme c'est arrivé en Irak, en Syrie, Égypte ou au Nigeria par exemple.
Nous, les citoyens de religion chrétienne, yazidi et sabéenne, avons beaucoup souffert du sectisme et de l'extrémisme islamique. C'est ce qui a poussé une partie de notre peuple à émigrer alors que nous sommes une partie importante de l'histoire de l'Irak. Pourtant aujourd'hui dans les manuels scolaires il n'y pas même pas une ligne qui parle de notre histoire et de notre religion et de tout ce que nous avons donné à nos frères musulmans et offert à notre pays.
Pour que la citoyenneté prenne toute sa place en Irak il est évident qu'il ne faut pas tenter de nier la place qu'occupent les religions dans l'histoire de notre pays. Au contraire, la citoyenneté doit être un moyen pour que les religions et les courants spirituels se libèrent du poids de la politique et puissent se consacrer à veiller au bien des âmes de leurs fidèles et à pratiquer la charité. Libérées du rôle politique que l'histoire de l'Irak les a amenées à avoir, les religions pourront à nouveau remplir leur vraie mission.
  1. Pour qu'une citoyenneté concrète s'impose en Irak il est nécessaire de faire évoluer plusieurs points concerts
Pour sortir des grands discours, voici quelques résolutions concrètes que nous souhaiterions voir appliquées dans notre pays:
- Après Daech, le défi majeur est l'éducation. C'est pour cela Il est nécessaire de réformer les manuels scolaires et les purifier de tout discours de haine, de violence ou de vengeance. Ce travail a déjà été mené dans d'autres pays du Moyen-Orient, comme au Liban, grâce à la fondation Adyan. Cela est donc possible.
- Il est nécessaire de réformer la constitution et les lois pour qu'elles repectent la vie, favorisent la paix et la stabilité et que l'État protège tout le monde, et se tienne à une même distance de chacun pour l'application des lois . Concrètement, pour que chacun se sente citoyen, il est nécessaire de faire disparaître la mention de la religion sur les papiers d'identité et les actes administratifs. Une telle décision est loin d'être anecdotique. Au-delà de la disparition de nombreuses distinctions et discriminations à cause de cette mention sur les papiers d'identité, elle permettrait une plus grande liberté religieuse. Il en découlerait la possibilité pour une femme de garder sa religion si par exemple son mari devenait musulman. Les enfants de ce couple ne seraient plus automatiquement déclarés musulmans.
- D'un point de vue juridique, nous avons besoin d'une autorité pour garantir une interprétation juste du droit et établir une jurisprudence actualisée. Il est aussi nécessaire de sensibiliser le grand public aux droits de l'homme et aux principes de la citoyenneté et de l'égalité.
Toutes ces mesures, si elles étaient mises en place progressivement, permettraient l'avènement d'une véritable démocratie et d'un Etat de droit en Irak comme c'est le cas en Occident. Sur ces bases le pays pourrait s'engager sur la voie du progrès économique, social et politique.